« Diffraction » présente une série de photogrammes sonores argentiques réalisés par l’artiste Mael Le Golvan dans le cadre d’une résidence sur le territoire et au collège François Brune (Pleine-Fougères).
L’exposition présente également le travail photographique réalisé par les élèves de 6ème du collège François Brune de Pleine-Fougères et des élèves de CM1/2 des écoles de Roz-sur-Couesnon, Pleine-Fougères, La Boussac et Saint-Georges de Gréhaigne.
Les ondulations et irisations créent par la diffusion de fréquences sonores dans l’eau proposent au visiteur de percevoir la propagation des ondes et ainsi rendre visible (tangible) le son. Mais comment donner à voir ce qui a lieu dans l’eau, non pas à sa surface mais en dessous, quelles formes, quelles structures apparaissent ?
Le projet global est construit sur une logique d’expérimentation photographique, dans la création des œuvres de l’artiste comme dans les productions réalisées avec les élèves. La technique du photogramme argentique et la génération d’ondes sonores subaquatiques sont ici maîtrisées mais leur hybridation est propice à révéler de nouvelles formes issues d’évènements fortuits, d’erreurs et d’accidents.
La série de photographies présentées par Mael Le Golvan propose de révéler cet espace subaquatique grâce à un double dispositif : d’une part, le photogramme argentique instantané en négatif noir & blanc, et d’autre part la génération d’ondulations créées par la diffusion du son dans l’eau. En lumière inactinique, une feuille de papier photo argentique noir & blanc est placée dans une cuve contenant de l’eau à la surface de laquelle apparaissent des irisations crées par des haut-parleurs immergés. D’un coup de flash, les ondulations produites par l’empreinte sonore sont figées sur le papier photosensible.
Ce dispositif à la fois sonore et photographique révèle voire invente une structuration lumineuse de l’eau par le son. C’est le phénomène de la diffraction qui, en redirigeant la lumière, vient créer une écriture graphique composée de zones d’ombres en blanc et de zones lumineuses en noir. Ces images sont créées par une eau doublement traversée, d’une part grâce au son qui la fait onduler de manière systématique, d’autre part grâce à la lumière qui est diffractée par les ondulations.
Cette structure crée une étrange illusion de profondeur. Alors que l’artiste n’a disposé que quelques millimètres d’eau dans les bacs à ondes pour réaliser ces images, les écarts de luminosité et de netteté produits par la diffraction de la lumière dans l’eau donne l’impression d’une tridimensionnalité.
Ici, Mael le Golvan réinvente le photogramme argentique et l’associe à un phénomène sonore. Cette technique de photographie argentique apparue au 19ème siècle, et notamment développée par le célèbre artiste Man Ray est une technique encore très utilisée aujourd’hui par les artistes contemporains qui lui confèrent de nouvelles formes.
Projecteur analogique d’onde sonore