Tôlerie

 

Ce volume intitulé Tôlerie  apparaît comme un travail de sculpture  mais est avant tout de l’ordre du photographique du fait qu’il est produit dans un jeu d’apparences fondé sur un empilement de calques ou de masques. En effet , les tôles du dessus ne laissent entrevoir qu’une partie des tôles inférieures, nous faisant ainsi croire que l’ensemble du fait de la rouille aurait produit un trou, un effondrement. Ce dernier d’apparence naturelle se place en confrontation avec le caractère rangé, ordonné du tas de tôles. L’effondrement est aussi remis en jeu dans le titre Tôlerie qui fait aussi bien référence à la fabrique des tôles qu’à l’expression argotique se tauler et donc à la chute. Ce caractère double entre construction et destruction amène à considérer la notion de conflit qui est un élément quasi-indispensable à la dynamique d’une œuvre. Ici, le conflit est à la fois présent dans l’opposition entre création d’un volume, dans un empilement ordonné, et réalisation d’un évidement, d’apparence chaotique du fait de la rouille. Il est aussi présent dans le fait comme indiqué précédemment que cette œuvre est totalement construite dans le but de référer à la destruction. Du fait de ces différents conflits, l’œuvre produit à la fois un questionnement vis-à-vis de la signification et un rapport sensible, esthétique.